Plusieurs chiffres clés pour bien comprendre certaines perspectives concernant votre future retraite :
- L’âge moyen des Chirurgiens dentistes est légèrement supérieur à 46 ans, ce qui est un niveau assez élevé. Il était de 41 ans en 1990, l’évolution est donc marquée depuis 20 ans.
- Un nombre important de praticiens partira à la retraite dans les dix à quinze ans à venir. Ceux qui ont de 50 à 59 ans représentent 34% des praticiens en activité, contre 20% pour ceux de la tranche de 35 à 44 ans.
- La profession reste majoritairement masculine, mais la tendance s’inverse rapidement avec donc parfois des profils de carrière libéraux différents (et donc des cotisations à la caisse de retraite potentiellement moindre). En 2021 48% des praticiens sont des femmes. et pour les nouveaux diplômés cette proportion passe à 56%.
- Le numérus clausus qui était de 2 000 futurs praticiens en 1971, a diminué régulièrement, pour remonter depuis 2001, et s’établir en 2020 à 1 332 places. De 1988 à 2001 il était tout juste au dessus de 800.
Actuellement (base 2022) le rapport actif/retraité est de 36 990 actifs contre 22 973 allocataires (régime complémentaire) est moins favorable que la moyenne des profession libérales (3 actifs pour un retraité, 2 pour 1 dans les autres régimes en moyenne).
Pour le régime de retraite de base qui participe en moyenne à hauteur de 24% de la pension totale d’un Chirurgien-Dentiste, quand bien même la démographie serait favorable il existe de toute façon la fameuse compensation démographique entre le régime des salariés et celui des non salariés. Ce problème de compensation s’est accéléré avec l’arrivée massive des auto-entrepreneurs qui pèsent sur l’ensemble des caisses libérales.
En deux ans les cotisations du régime de base ont augmenté de 17% afin d’éviter une cessation de paiement programmée en 2014.
Les durées de cotisation pour avoir un taux plein avant l’âge de 67 ans augmentent à chaque réforme (172 trimestres soit 43 ans de cotisations pour les générations nées après 1972 … donc difficile à atteindre lorsque l’on commence vers 26 ou 27 ans !).
Pour les régimes complémentaires et PCV qui représentent en moyenne respectivement 47% et 29% de la retraite du Chirurgien-Dentiste, la gestion reste interne à la CARCDSF. Les réserves permettent actuellement de faire face aux prochaines échéances.
Nulle besoin de boule de cristal pour comprendre que la retraite pour les futurs retraités est un véritable enjeu, et que leur baisse est d’ores et déjà programmée. L’allongement de l’espérance de vie (à 65 ans elle est de 25 ans pour une femme Chirurgien-Dentiste) scelle certainement définitivement ce constat. Les cotisations ne pourront pas grimpées indéfiniment. Seules deux autre « portes de sortie » possibles :
- Allonger la durée d’activité (mais là aussi il y aura rapidement des limites)
- Diminuer les prestations (baisse de valeur du point, abattements pour anticipation)
Seule solution pour faire face à cette problématique : préparer sa retraite, en complément du système par répartition. C’est un impératif si vous ne voulez pas partir à un âge ou le repos serait amplement mérité, et avoir un niveau de retraite suffisant … commencer à la préparer le plutôt possible avec régularité.
Au détour de la lecture d’une information récente éditée par votre caisse nous avons noté la phrase suivante qui a la qualité d’être aussi franche que préventive:
« Aussi est-il judicieux de ne pas attendre que les retraites futures servies par la CARCDSF représentent l’intégralité de nos futurs moyens de subsistance »