La retraite, sujet au devant de l’actualité ces dernières années, et malgré les réformes à répétition les nuages commencent à s’amonceler…
Des cotisations en augmentation : dernières en date pour le régime de base qui est passé à un taux de 10,10% sur la première tranche en 2014 après un taux de 8,60% en 2012, puis 9,75% en 2013. Et de 1,69% en 2012 à 1,87% en 2014 sur la seconde tranche.
Puis dés 2015 modification des assiettes de cotisations du régime de base avec deux taux de cotisations de 0 € au PASS (8,23%) et de 0 à 5 PASS (1,87%) qui augmentent les cotisations pour les revenus supérieurs à 2 PASS (donc supérieurs à 92 736 € par an), même si les droits (points acquits) sont de fait augmentés.
Une durée de cotisation qui s’allonge (avec un départ à taux plein 67 ans pour les Chirurgiens-Dentistes nés après 1955) et un minimum de trimestres qui sera désormais de 172 trimestres pour les générations nés à partir de 1973 !
Une démographie de la profession pas très favorable avec un âge moyen de 46 ans et un flux à venir de nombreux retraités des générations nées entre 1951 et 1963. Une reprise est significative est attendue vers 2030 avec un passage à 53 000 praticiens en 2040 (contre 41 000 à ce jour) et donc une baisse de l’âge moyen qui revendrait alors en dessous de 44 ans…
Néanmoins une espérance de vie qui s’allonge (à 65 ans un Chirurgien Dentiste à une espérance de vie de 22 ans pour les hommes et 25 ans pour les femmes) avec sous-jacents les enjeux de la dépendance rendra inévitablement l’équilibre des retraites très précaire.
La retraite moyenne actuelle des Chirurgiens Dentistes est de 2 628 € (avant prélèvements sociaux, source CARCDSF 2022 ). Plus vos revenus seront élevés tout au long de votre activité libérale plus le taux de remplacement (c’est à dire la différence entre vos derniers revenus et la retraite perçue) sera faible. Il sera de l’ordre de 40% pour un BNC de 100 000 € (calcul optimum sur base de 41 années de cotisations à BNC constant)… Ce même chiffre pourrait bien diminuer sur les 10 prochaines années (sur une base probable de 30-35%).
Maintenant que la problématique est connue et dés lors que l’on peut dégager une capacité d’épargne, il est fortement recommandé de se préoccuper de sa retraite sans repousser sa décision aux calendes grecques…
Et le plus tôt sera le mieux, la durée étant le premier effet de levier à actionner pour préparer une retraite complémentaire conséquente et surtout suffisante.
Alors comment se préparer à cette échéance ?
Il existe de nombreuses pistes, que votre effort d’épargne soit constitué dans un cadre personnel (Assurance Vie, immobilier locatif…) ou professionnel (PER, achat des mûrs de son cabinet, Epargne Salariale..). Nous vous détaillerons dans cette partie du site les principaux supports à privilégier.
Il n’existe pas de solutions retraite intrinsèquement meilleures les unes par rapports aux autres, mais avant tout des solutions adaptées à votre profil (selon votre fiscalité, votre capacité d’épargne, vos souhaits…) profil qui évoluera certainement au cours de votre carrière.
Enfin pour respecter le sage adage « ne pas mettre les œufs dans le même panier » il faudra veiller à diversifier ses avoirs en vue d’une retraite complémentaire. Pas forcément dés les premières années de votre activité libérale (car il faut alors avoir une certaine surface de capacité d’épargne pour la répartir sur plusieurs supports), parfois, par étape tout au long de votre carrière. (Exemple : commencer par « une petite » Assurance Vie en versements programmés, puis retraite PER et ensuite immobilier locatif)
Il sera préférable de s’occuper de sa future retraite plutôt à 35 ans, que vers 55 ans… Même si à 35 ans on peut avoir bien d’autres priorités (immobilier résidence principale par exemple), dés que celles-ci sont bien hiérarchisées et que sa capacité d’épargne existe … Il faut franchir le pas !
Un seul chiffre pour évoquer que le temps sera votre meilleur allié : Pour vous constituer un capital de 100 000 € à vos 65 ans, en débutant à 30 ans il vous faudra épargner 136 € chaque mois, à 40 ans 226 € par mois et 444 € à vos 50 ans ! (hypothèse retenue : épargne à 3% net de frais et de prélèvements sociaux, cotisations constantes)
Dés que vous serez en vitesse de croisière et que vous entamerez votre deuxième partie de votre carrière libérale (donc à partir 45 ans environ), il sera important de faire une projection de votre future retraite obligatoire (CARCDSF). Même si avant votre retraite certaines réformes changeront quelque peu les règles (et le montant de votre retraite … à la baisse à priori), il faut avoir quelques chiffres en mains pour prendre les bonnes décisions.
- Quelle sera ma retraite à 67 ans ?
- Si je veux l’anticiper (exemple 62 ans) quel en sera son montant ?
- Quelles réversions pour mon conjoint ?
- Quel effort d’épargne réalisé pour augmenter mon taux de remplacement ?